Atelier d'écriture : LE CULTE DU CORPS par Rocío León
LE CULTE DU CORPS
L’apparence physique a toujours été très importante chez l´homme, nous pouvons par exemple, le constater dans quelques passages de la Bible («…Je sais que tu es une femme belle de figure. Quand les Égyptiens te verront, ils diront, C’est sa femme ! » Genèse 12 :11, « Joseph était beau de taille et de figure. » Genèse 39 :6-7) et sans doute dans d’autres livres sacrés, ainsi que dans la littérature universelle. Cependant l’apparence physique a souffert de changements très intéressants au fil du temps.
Dans l’antiquité, le corps musclé et athlétique était très apprécié, mais pour des raisons allant au- delà de l’esthétique. Chez les Grecs, les athlètes célébraient la création divine et rendaient hommage aux dieux de l’Olympe par exemple. Plus tard, dans les religions monothéistes le sport représentait la solidarité, la convivialité et l'harmonie dans la société. Or, tout ceci a changé à partir du XIX siècle, avec l’arrivée d’une nouvelle philosophie, celle de l’individualisme, ainsi que grâce à la liberté de la pensée et à l’acceptation de la possible inexistence de Dieu et du surnaturel. L´homme pouvait alors être maître de lui-même. C’est à partir des années 1960 que le corps athlétique et la beauté en général ont gagné une nouvelle place dans la société. Nous pouvons donc dire, que c’est la naissance d’une nouvelle « religion » le culte du corps.
Le culte du corps, où l’objet de culte est le corps humain per se, vise à la recherche infinie de l’amélioration physique, voire à la « perfection » corporelle à tout prix. Au début de cette pratique, le but primordial était de développer et d’augmenter le volume des muscles : le culturisme physique. C'est seulement à partir des années 1990 qu'une nouvelle pratique vient s’ajouter à ce culte : l’essor de la chirurgie esthétique et celle de l’alimentation saine aussi. Tout à coup, il ne suffisait pas d’être musclé(e), il fallait également ajouter à cela une bonne santé, une alimentation correcte et l’obtention de la jeunesse éternelle, via la chirurgie esthétique.
QUAND LE CULTE DU CORPS TOURNE À L'OBSESSION
Les dangers qu’entraîne une telle pratique sont nombreux et variés car nous le savons, il y a toujours un prix à payer pour atteindre la « perfection » physique. Côté alimentaire, la grande majorité de ces adeptes ne consomment que des produits dits sains et bien sûr en petites quantités. Mal pratiqué, ceci pourrait conduire à des troubles alimentaires sévères tels que l’anorexie, la boulimie ou bien l'orthorexie. L’entraînement, partie essentielle du culte du corps, avec ses séances éternelles et épuisantes de musculation et d’exercices cardiovasculaires pourrait déclencher quant à lui, des désordres corporels surprenants comme : la bigorexie, la dysmorphie corporelle, l’obsession et la frustration. En ce qui concerne la chirurgie esthétique, il faut signaler que s’accrocher à la beauté artificielle pourrait susciter des dangers bien précis et indésirables : l'anxiété l’insatisfaction et l’addiction au bistouri, entre autres. Il faut donc rester attentifs au moment d’une prise de décision. Il faut aussi considérer un autre aspect lié au culte du corps, cette fois-ci très polémique, même tabou, le dopage. Les stéroïdes et les amphétamines vous promettent une silhouette plus définie, plus musclée, mince et performante ; la consommation de ces médicaments, pourrait compromettre votre santé, ce sont des produits qui leurrent, des produits « miracles » dangereux.
BANALITÉ PURE OU DISCIPLINE PROFONDE ?
Il faut néanmoins avouer que, toute discipline apporte toujours des bienfaits et de grands avantages. Ainsi, étant donné que le corps nous représente, prendre soin de lui, nous aide, par exemple à lutter contre la sédentarité, nous aide aussi à développer l’estime de soi, à pratiquer la convivialité, elle favorise aussi la maîtrise de soi ; de plus, les défenseurs du fitness, jurent et affirment passionnément, que cette pratique développe avant tout, et en tout premier lieu : les muscles et la force mentale. D'après eux, le but primordial de la musculation serait d’avoir un cerveau en pleine forme, (ils évoquent peut-être la citation : « Mens sana in corpore sano », assertion difficile à croire dans une société qui prône et privilégie la beauté et le corps musclé avant tout. Il y a toutefois une certaine dose de vérité dans cette affirmation.
Pour conclure, je dirai qu’il est primordial de réaliser ce qu’on aime pour être heureux et réussir dans la vie. De plus, ces pratiques favorisent la réalisation de soi. Néanmoins, il ne faut pas se tromper, il faut savoir reconnaître le sain et le malsain, il ne faut pas tant chercher à être parfait(e), mais plutôt chercher à se sentir équilibré(e). Il faut atteindre un équilibre physique et émotionnel avant tout.
Rocío León.
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