Atelier d'écriture : « Vendredi et les limbes du Pacifique » de Michel Tournier par Rocío León
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« Vendredi et les limbes du Pacifique » de Michel Tournier, est un roman qui nous raconte l'histoire de Robinson Crusoé, un conquérant et navigateur du XVlll siècle, dont le navire fit naufrage au milieu du Pacifique chilien. Robinson est le seul survivant de cette tragédie.
Ce roman nous rappelle l'importance de vivre en société, chacun de nous a besoin des autres pour avoir une bonne santé intellectuelle et émotionnelle. « Autrui » a une importance capitale pour nous, nous sommes dans une certaine mesure, ce que la société et les autres pensent de nous. Le roman nous raconte aussi la tragédie et l'angoisse de la solitude, de l'acceptation d'être seul et de l'évasion.
Le moralisme, le travail, la religion (son aliment est aussi la Bible), l'auto-contrôle et la rigidité, empêchent Robinson de devenir fou. Robinson est donc synonyme de raisonnement, de solitude, de discipline, de force, de conquête, il a aussi une nature raciste, dû à sa profession de navigateur et dû aussi aux circonstances de l'époque. Étonnement moderne et intemporel, le livre nous décrit le drame, mais aussi la victoire de recommencer à partir de zéro, de se réinventer.
Vendredi, l'araucan, « le sauvage », « l'esclave » sauvé par Robinson, viendra lui apprendre l'acceptation, la libération de ses préjugés. À partir d'une certaine soumission, le métis deviendra à un certain point «le maître », celui qui va l’aider à atteindre une véritable métamorphose. Vendredi va l'aider à prendre conscience de lui-même, il deviendra une lumière au milieu de l’obscure solitude. La philosophie de ce roman est fort importante et intéressante, il dévoile nos peurs, nos limites humaines, mais aussi notre capacité à profiter de la vie, au-delà des circonstances.
Ce roman s'oriente aussi vers les valeurs (ou le manque de valeurs) de notre civilisation, et vers le sens de l'existence. La coopération et l'union existant entre Vendredi et Robinson donnent naissance à une « société » à deux. Une société parfois rigide, parfois idéale.
Rempli de métaphores, ce bouquin donne une nature humaine à Spéranza, l'île. Elle est la mère, l'épouse,l'amie de Robinson. Elle représente le féminin. Les élans sexuels de Robinson envers la nature sont une autre façon de rester « humain » pour Robinson : une métaphore romantique.
Le message primaire du livre porte sur la nature indésirable de la solitude, car, celle-ci va au détriment de notre condition humaine. Cependant, à la fin de l´histoire, Robinson se rend compte qu'elle peut représenter aussi une bénédiction. Il comprend avec horreur, que ses « semblables » peuvent être de véritables monstres. Et alors, comme un prisonnier, qui au début de son emprisonnement hait sa prison, il finit par l'aimer et il refuse de l'abandonner.
Rocío León
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